Entrevue avec la huitième Sibylle

Entrevue avec la huitième Sibylle de Sainte-Ormelune

Toute l’admiration qu’elle suscite et le prestige qui l’auréole ne lui gonflent ni la tête ni les chevilles. Sasha Petit, du haut de ses treize printemps, nous reçoit aujourd’hui chez elle pour son premier entretien officiel en tant que Sibylle, quatre mois après sa prise de fonction, en mai 2022. Retour sur l’élection mouvementée de « l’héroïne de Sainte-Ormelune » et vue d’horizon de ses projets, ses appréhensions et ses fiertés.

Huitième Sibylle

La Gazette de Minuit : Mme la Sibylle, bonsoir.

Sasha Petit : Oh, non. Vous n’allez pas vous y mettre vous aussi… (rires) Appelez-moi « Sasha ». S’il vous plaît.

LGdM : C’est d’accord. Mme Sasha, je vous prop…

S. P. : Ah non ! Juste « Sasha ». Vous pouvez me tutoyer, vous savez. Je n’aime pas trop quand on me vouvoie. Ça m’intimide, un peu. Je suis trop jeune, pour ça…

LGdM : Qui suis-je pour refuser cette faveur à notre Sibylle attitrée ? Faisons ainsi. Sasha, comment te sens-tu, là, maintenant, tout de suite ?

S. P. : Ben, stressée. Un peu. Ça fait une semaine que je me prépare pour ce moment, vous savez. Même si j’en ai pas l’air… (rires)

LGdM : Depuis le jour de ton élection, au lendemain du Tournoi des Sibylles, tu as sans doute gagné une certaine… assurance pour tenir ton rôle, tout de même ?

S. P. : Peut-être, mais vraiment un tout petit peu, alors. Il faut dire qu’avec tous les gens qui m’accostent dans la rue, les séances au conseil municipal et les interventions dans les écoles et à l’hôpital, je peux plus trop me permettre de rester toute seule avec moi-même, dans mon coin, comme je le faisais avant.

LGdM : Et cette époque te manque, Sasha ?

S. P. : Quoi ? L’époque où j’étais… ? Ah non, je préfère ce que je vis maintenant. On rencontre tellement de gens, on croise tellement de chemins, de parcours, on voit tellement d’horizons différents que ça donne le vertige. Je suis née ici, ça fait treize ans que j’habite là, mais j’ai l’impression de redécouvrir Sainte-Ormelune tous les jours. Et puis, il y a d’autres côtés assez chouettes… Hier, le directeur du cinéma m’a offert deux places, la maire adjointe m’a invitée au restaurant tout à l’heure, et demain, des copains à l’école me proposent une glace au bord du lac. Les gens sont si gentils avec moi… J’ai pas envie de les décevoir.

LGdM : Mais il y aussi la rançon du succès, n’est-ce pas ? Tu me dis que les gens t’accostent dans la rue. Pour quoi faire, par exemple ?

S. P. : Prendre une photo avec moi ! Ça, c’est le plus souvent. J’aime pas trop me faire photographier, je me trouve moche sur les photos. Mais j’ai dû apprendre à faire avec. Les gens, ça leur fait tellement plaisir… On m’a demandé des autographes, aussi. Une dizaine de fois, au moins. Ça fait bizarre, j’ai l’impression d’être une star, mais sans aucun talent particulier. Il y a aussi des gens qui viennent me voir pour me parler de leurs problèmes, par exemple des disputes entre voisins, des enfants qui ont peur que leurs parents divorcent ou des personnes âgées qui sont toutes seules chez elles et que plus personne ne vient visiter. Devenir Sibylle, en fait, c’est un peu être la grande sœur de tout le monde, même de gens qui sont beaucoup plus âgés que vous. Bon, ils n’attendent pas forcément que je règle tous leurs soucis d’un coup de baguette magique, mais ils veulent être entendus, avoir quelqu’un avec qui parler. Et puisque j’ai mon fauteuil au conseil municipal…

LGdM : Voilà, nos lecteurs nous demandent tous les jours à quoi ressemble la vie quotidienne d’une Sibylle. Entre l’école, tes rendez-vous en ville et le conseil, arrives-tu encore à trouver de la place pour ta vie privée ?

S. P. : Ben déjà, ce qui est sûr, c’est que ma vie est moins privée qu’avant ! (rires) On me pose beaucoup de questions sur ce que je fais, ce que je pense… M. Julliet m’avait conseillé de parler peu en public, surtout quand il est question de politique, parce que ça peut vite attirer des ennuis. On froisse trop facilement les gens, surtout quand on n’a pas beaucoup d’expérience. Et même quand on en a beaucoup, en fait. Mais moi, j’ai rien à cacher, je veux que tout le monde sache que je fais et en quoi ça consiste, le rôle de Sibylle. Alors voilà, j’essaie d’expliquer à quoi je sers tout en restant le plus clair possible. Lundi, par exemple, quand j’ai fait le tour des écoles, les élèves avaient plein de questions à me poser !

LGdM : Et pour cause ! Parle-nous de ton quotidien, Sasha. Quelle est une journée type, pour toi ?

S. P. : Une « journée type… Ben, c’est très simple : y’en a pas ! Sans rire, j’ai pas deux journées à la suite qui se ressemblent. Bon, du lundi au vendredi, déjà, je vais au collège. Normal. Le matin et l’après-midi, en tout cas. Généralement, à partir de 16 h ou 17 h, j’ai une « mission » à faire. Un rendez-vous dans une autre classe, au CDI, à la bibliothèque municipale, à la mairie ou dans une entreprise… Ça peut être une visite guidée pour m’expliquer les ficelles d’un métier, une réunion avec des gens qui ont un projet pour la ville et qui ont besoin du point de vue des « jeunes », même si j’aime pas trop ce mot qui veut tout et rien dire, ce genre de chose. Un exemple ? Euh… Ha ! Avant-hier, la troupe de théâtre de Sainte-Ormelune m’a demandé mon avis sur la représentation d’une pièce sur la vie de Blanche Ferronnier et la fondation des Lunes écarlates. Ils ont peur de déclencher une polémique, vous savez, avec les Lunes ambrées et les Lunes vermeilles, qui sont assez soupe-au-lait sur ces sujets. Les comédiens aimeraient que tout le monde puisse profiter de leur spectacle, ils voudraient prendre quelques libertés vis-à-vis de la réalité, surtout pour les costumes ou les effets spéciaux, mais sans trahir l’histoire des Lunes écarlates. Ils m’ont fait une démonstration en avant-première, c’était… wôah ! Gé-ant.

LGdM : Fantastique ! Et alors ? Tu leur as donné un conseil, une recommandation pour la mise en scène… ?

S. P. : Eh ben… pas tellement. Juste un truc ou deux sur les répliques, au dernier acte, juste avant la disparition de Blanche, pour la rendre moins inquiétante, plus poétique et pleine d’espoir. Mais dans l’ensemble, c’était tellement bien, tellement pro’, que je me sentais pas trop légitime à donner mon avis. Et puis, je connais pas le monde du théâtre, moi. Il y a tellement de choses que je ne connais pas. (silence) C’est parce que je suis trop jeune. On me demande de porter un regard adulte sur le monde, mais j’ai encore des yeux d’enfants.

LGdM : T’es-tu demandé, Sasha, si ce n’est pas précisément ce regard d’enfant dont nous autres, les adultes, avons besoin pour progresser ?

S. P. : Si… M. Julliet m’avait dit quelque chose dans ce genre-là, quand il m’a appelée pour m’annoncer que j’avais été élue, dimanche soir, le lendemain du Tournoi. J’avais une boule dans le ventre, mais énorme, je tremblais de la tête aux pieds, je transpirais énormément, j’avais envie de partir, de m’enfuir en courant. Imaginez, j’ai fait deux nuits blanches d’affilée. Non, vraiment, à l’époque, je n’étais pas prête. Et puis, j’ai beaucoup repensé à cette phrase, en me répétant que peut-être, les gens avaient vraiment besoin de l’avis de quelqu’un, vous voyez, d’un peu insignifiant, comme moi. Et maintenant… Bah, oui. Je m’en rends compte. J’apporte quelque chose aux gens. Un peu d’espoir, un sourire ou deux… et ça leur suffit. Parfois.

LGdM : Mais ! Tu ne serais pas en train de minimiser ton rôle, Sasha ? Tu as quand même récemment porté un très beau projet au conseil municipal, n’est-ce pas ? Tu veux bien nous en parler ?

S. P. : Un projet ? Je vois p… Ah. Oui, ce projet-là. Ben, j’ai proposé au maire la création d’un conseil municipal pour les enfants. Voilà. Pas grand-chose…

LGdM : « Pas grand-chose » ? Tout de même ! Tu comptes, je me permets de le dire en ton nom, favoriser l’accès des enfants au conseil, leur enseigner les rudiments de la vie politique et améliorer leur représentation dans les instances dirigeantes de la ville. Comment t’est venue cette idée, Sasha ?

S. P. : Ben, je me suis inspirée de ma situation. C’est très simple, je ne me suis jamais vraiment penchée sur les décisions du conseil, sur le rôle de maire et d’adjoint à la mairie, à leur rapport avec… la police, les hôpitaux, l’État, l’école, les tribunaux. Les élections, les commémorations, les types de scrutin, les écoles politiques… Il y a beaucoup de personnes, beaucoup de mots compliqués, beaucoup de responsabilités. Pour moi, c’est toujours resté très vague et pas intéressant. D’accord, on a les cours d’éducation civique à l’école, mais ça ne suffit pas. Il y a tellement de choses à apprendre ! Je ne m’en rendais pas compte. Et donc, je me disais que ce serait dommage que les enfants passent à côté de ça, surtout que ça va les concerner un jour ou l’autre. Par exemple, moi, avant d’être Sibylle, je ne connaissais pas la différence entre un arrêté et un décret… Mais ça, c’était avant !

LGdM : Et maintenant ? Que penses-tu de tes accomplissements de Sibylle, de ton implication dans la vie des Ormeluniens ? Tu en es satisfaite ?

S. P. : Franchement, j’aimerais en faire plus, pour la ville et pour les gens. (silence) Si, si, pour de vrai ! Mais si je passe mon temps à aider les gens, alors je serais obligée d’aller de moins en moins à l’école, et ça, ce serait pas cool pour ma copine qui doit prendre les cours pour moi.

LGdM : Tu évoquais, il y a quelques minutes, ta solitude, avant d’être Sibylle. Dirais-tu que tu es mieux entourée, à présent ?

S. P. : Plus entourée, oui. « Mieux entourée »… aussi. M. Julliet est toujours là pour me donner un coup de main quand j’en ai besoin. Il m’aide à préparer mon emploi du temps, avec la maire adjointe. De manière générale, je fréquente beaucoup plus de monde, mais je n’ai pas tellement plus d’amis. Sauf Lucille. On s’est rencontrée pendant le Tournoi, elle est spontanément venue vers moi. C’était la seule, d’ailleurs. Elle est super gentille avec moi, Lucille… Je comprends pas pourquoi tout le monde me dit de me méfier. Je suis toujours un peu triste, pour elle…

LGdM : « Triste » ? Pour quelle raison ?

S. P. : Vous savez bien. C’est elle qui méritait de gagner le Tournoi. Je veux dire… Son numéro d’acrobatie, de contorsionniste, là, avec sa danse sur un tapis de braises, son triple salto dans la roue enflammée. Avec la musique en fond, c’était… pfff. La plus belle chose que j’ai jamais vue de ma vie. Et moi, je suis passée juste après elle. Je suis arrivée, j’ai lu mon poème, et je suis repartie. Un poème que je n’ai même pas écrit toute seule, en plus. Mon père m’a aidée. Puis voilà. J’avais tellement, mais tellement honte.

LGdM : D’après nos sondages, tu t’es très bien débrouillée avec ton public lors de la parade préliminaire. Tu es montée dans l’estime de milliers de personnes en très peu de temps ! Compte tenu de mon âge…

S. P. : Mais voilà, c’est exactement de ça que je parle ! Oui, j’ai treize ans. On le dit et on le répète partout : je suis la plus jeune de toutes les Sibylles, la porte-parole de la jeunesse, l’enfant qui va sauver le monde, etc. Mais si on enlève mon âge et mon côté « mignon » parce que je suis toute petite, ben, la vérité, c’est que j’ai plus grand-chose pour moi. Enfin, sauf…

LGdM : Sauf que tu as sauvé une vie humaine, Sasha. Et ça, personne ici ne l’a oublié. Personne. En plus, ce garçon que tu as sauvé de la noyade ne te menait pas la vie facile à l’école, n’est-ce pas ?

S. P. : (silence) C’est marrant, parce que… sa mère est quelqu’un de super. Quand on lui a dit que j’avais sauvé Victor, elle est venue jusque chez moi avec son mari pour me remercier. Elle m’a même pris dans ses bras. Elle a dit partout que j’étais quelqu’un de courageux, de formidable… Et le mot est passé dans toute la ville. Sauf qu’après, quelques jours avant le tournoi, un journaliste m’a un peu bassinée et j’ai lâché, sans faire exprès, que Victor, au collège, ben, je lui servais un peu de punching-ball, quoi. Et alors là, quand tout le monde a lu l’article… D’abord, j’ai été rassurée, parce qu’on s’est pas trop acharné sur lui. C’est ce qui me faisait le plus peur. Par contre, moi… tout le monde voulait m’attraper à chaque coin de rue pour me faire la fête ou me tresser une couronne de fleurs. On me prenait pour la Messie. Il y avait même une pétition qui circulait pour qu’on m’élise Sibylle d’office. Elle a atteint 5000 ou 6000 signatures, je crois. (rires) M. Julliet a dû s’en mêler et expliquer que ça ne marchait pas comme ça.

LGdM : Eh oui. Tu n’étais pas la seule à avoir accompli un exploit. La concurrence était sérieuse, cette année, et tu l’as emporté haut la main ! Mais parlons de ton couronnement, qui s’est, je le rappelle, exceptionnellement déroulé en lieu clos, conformément à la volonté de Mme Châtel. Cela a provoqué quelques déceptions, tu sais. Beaucoup de gens tenaient à y assister.

S. P. : Ah, oui. Laura voulait me dire quelque chose… Bon, rien de très très important, c’était juste personnel. Elle tenait à ce qu’il n’y ait personne d’autre que nous deux pendant la cérémonie d’investiture. Je sais que d’habitude on ne fait pas comme ça, mais Laura était vraiment, vraiment fragile. La foule ou le bruit, elle n’aurait pas supporté. Moi non plus, en fait. En y réfléchissant, je pense que c’est mieux comme ça. Sa santé compte plus que tout, pas vrai ? Les gens finiront par comprendre.

LGdM : Tu te doutes bien, Sasha, que cette cérémonie en tête-à-tête a alimenté quelques… rumeurs, rallumé quelques fantasmes chez les Ormeluniens les plus superstitieux de notre vieille ville. D’aucuns brandissent encore l’étendard de la théorie des yeux noirs… que tu connais peut-être ?

S. P. : Eh… merde. Oh, pardon ! Je voulais pas… Vous m’avez coincée, là. C’est pas cool. J’ai pas envie de vous mentir, moi. (silence) Alors oui, effectivement, Laura et moi, on a parlé de Laïs, de la malédiction des Sibylles, de tout le reste, mais je vous rassure, ce n’était qu’un sujet parmi d’autres dans notre conversation. Elle m’a expliqué que c’était une légende urbaine, qu’il n’y avait pas de quoi avoir peur, que tout allait très bien se passer, et puis voilà. Ça va vous étonner, mais moi je suis un peu trouillarde, sur les bords. J’avais besoin d’être rassurée sur ce genre d’histoire, mais surtout pour les fonctions plus… sociales et politiques de la Sibylle, et Laura a trouvé les bons mots pour me préparer. Elle a une toute petite voix, Laura, mais quand elle parle… (soupir de soulagement) Qu’est-ce que ça vous fait du bien ! Elle m’a dit de venir lui demander conseil si j’avais encore des doutes ou des interrogations, mais j’ose pas trop. Déjà, elle a pas mal de problèmes, entre son état de santé qui est, ben, pas terrible, sa mère qu’elle a perdue il y a trois ans et son frère qui a fini à l’hôpital… Et puis, une ancienne Sibylle n’a pas le droit d’influencer sa successeuse, aussi. C’est la règle.

LGdM : Naturellement, on peut se demander si beaucoup de personnes, dans ton entourage, cherchent à te conseiller sur ton rôle de Sibylle… ?

S. P. : Ben, pas tant que ça. Mes parents veulent pas m’influencer avec leurs opinions alors ils ont même arrêté de parler politique à table… Il n’y a que mon petit frère qui veut que je fasse interdire les interros surprises dans son école parce qu’il déteste ça. Moi non plus, j’aime pas ça, mais je peux pas penser uniquement à mon intérêt ou à ceux de ma famille ou mes amis. Il y a tous les autres qui comptent, les élèves, leurs parents, mais les professeurs aussi. Le truc, quand on est Sibylle, c’est que les autres passent toujours avant soi. Bon, même si parfois, c’est un peu épuisant.

LGdM : On ne croirait pas que tu aies treize ans à t’entendre parler ainsi, Sasha. Tu manques peut-être d’expérience, mais ce dont je suis sûre, c’est que c’est une jeune adulte que j’ai en face de moi. Est-ce que tu arrives à te projeter dans le futur ? À imaginer ce à quoi ressemblera Sainte-Ormelune dans dix ou vingt ans ?

S. P. : Ça, j’arrête pas d’y penser. Je crois pas que la ville changera tellement pendant mon mandat. Moi, je l’aime bien telle qu’elle est, je veux pas la changer. Mais est-ce que les gens me feront toujours autant confiance dans quinze ans ? Est-ce que j’arriverais à tenir aussi longtemps sans faire une grosse bourde, sans jamais fâcher personne ? Personnellement, je pense pas… mais j’aimerais bien. De toute façon, plus on parle en public, plus on a des chances de se tromper. C’est pour ça que maintenant, je prends des cours de théâtre. C’est Lucille qui m’a proposé d’y aller avec elle. Elle m’a dit que ça m’aiderait à m’affirmer dans mon rôle pour devenir une super Sibylle.

LGdM : Tu penses que tu ne rends pas les gens suffisamment heureux grâce à ce que tu accomplis chaque jour pour eux ?

S. P. : Si ! Mais je veux pouvoir continuer à le faire sans être stressée à chaque fois que je dois prendre une décision importante ou parler en public. C’est bizarre de dire ça, mais j’ai toujours peur d’avoir peur. J’ai encore du mal à dormir la nuit, surtout quand il y a une réunion au conseil le lendemain. Vous savez que j’ai déjà rencontré deux Ministériens ? Ces gens-là sont assez… spéciaux. J’ai eu beaucoup de mal à capter leur attention, les deux dernières fois. C’est à peine s’ils m’ont écoutée. Ils me prennent pour une gamine, c’est sûr. Si je veux améliorer la vie des gens, il faut que je sois capable de les convaincre de me faire confiance. Ils ont beaucoup d’influence, ici, alors je dois apprendre à leur parler. Comme une adulte.

LGdM : Bien dit. Ce sera donc notre mot de fin, si tu es d’accord. Sauf si… Oui ? Tu veux ajouter quelque chose ?

S. P. : Oui ! Euh… Je vous remercie pour cet entretien, qui était très bien mené et très agréable. M. Julliet avait raison quand il a dit que vous êtes sympas, à la Gazette de Minuit. Pour ma prochaine interview, je voudrais repasser avec vous !

LGdM : (rires) J’espère moi aussi avoir ce privilège, Sasha. Je te remercie pour cet échange très enrichissant et… très inspirant. Et je te souhaite de tout cœur, au nom de la rédaction, beaucoup de courage pour accomplir ton rêve ainsi que celui des habitants de la ville qui t’apprécient, telle que tu es, maintenant. À bientôt, Sasha.

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